La reconnaissance des arômes que certains arrivent si bien à cerner est certes une affaire d’expérience mais c’est aussi un don. Il n’est pas donné à tout le monde de distinguer et de séparer les saveurs tout comme il n’est pas donné à tout le monde de savoir jouer du violon. N’est pas Gilbert Belaudre qui veut.
Pour réussir à connaître les arômes plusieurs conditions sont essentielles : il faut être au calme et bien se concentrer, prendre des notes de toutes vos impressions avant, pendant les étapes de la combustion et après l’extinction. Si vous êtes plusieurs à fumer cela peut être utile pour comparer vos notes, mais attention, chacun doit remplir sa feuille séparément, et il est préférable de travailler sur le même cigare car il arrive fréquemment que l’on trouve des différences sensibles dans la même boîte. Mêmes s’ils communiquent, le nez et la bouche ne discernent pas les mêmes sensations. Ainsi, le goût salé sucré ou proivré ne pourra être acquis que par la langue, de même que le piquant. Le nez discernera par contre les odeurs comme celle de l’ammoniaque(trop souvent présente au démarrage sur les cubains car ils ne laissent pas les cigares vieillir assez)
.Si vous le pouvez, essayer de fumer des cigares qui ont au mois un an de fabrication(voir le code au dos de la boîte) car ils présenteront une palette d’arômes plus équilibrée et l’ammoniaque si génant et agressif aura disparu. Tous les cigares que vous avez cité sont assez doux, et ne sont pas de la même catégorie. Les Roméo N 2 et N 3 sont des cigares faits machine. Vous devriez par contre trouver des arômes intéressants sur le Cedros et l’Epicure N2 bien que ces cigares soient assez » doux » et n’aient pas une palette arômatique très étendue. Le cigare est un produit naturel et, comme pour les vins, les arômes peuvent varier, parfois -trop- sensiblement d’un même cigare à l’autre, d’une récolte à l’autre. Et le vieillissement a aussi son importance. Mais, comme pour les vins, chaque cigare a son mélange propre, sa » signature » que vous devez vous efforcer de retrouver à force de fumer.
Pour vous aider à découvrir les arômes, le Nez du cigare, l’Havanoscope et toutes les compte- rendus de dégustation publiés dans les revues spécialisées peuvent vous aider, même si, encore une fois, il ne faut pas tout prendre à la lettre car d’un cigare à l’autre, d’une récolte à l’autre, d’une maturation à l’autre et même d’un moment à l’autre, on peut ne pas trouver les mêmes arômes ou les mêmes sensations .Un cigare pris dans la même boîte le matin ou après le déjeuner n’aura pas forcément à votre palais le même goût que le soir, c’est normal. C’est pareil pour les vins.
Si vous voulez vraiment apprendre soyez studieux, appliqué, attentif, humble. Notez TOUT. Progressivement vous apprendrez à reconnaître les arômes » basiques » du cigare. Mais cela prendra du temps. Et puis, essayez un maximum de cigares de marques et modules différents. Vous devriez rapidement arriver à différencier les marques à l’aveugle, ou du moins les » classer » par ordre de force et d’intensité arômatique.
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