Les lecteurs dans les usines de cigares

Nous avons expliqué dans une précédente publication la manière dont les cigares sont fabriqués. Nous savons que ce travail exige non seulement une grande expérience mais également de bonnes compétences de la part des ouvriers. Aujourd’hui, nous nous intéresserons plus particulièrement à l’un des plus importants métiers qui se pratiquent toujours au sein d’une usine à cigares cubaines : «el lector» ou le lecteur.
lecteur usine cigare cubain

Petite histoire du métier de lecteur

Le métier des lecteurs de tabac est né en décembre 1865 dans les usines cubaines de tabac. À cette époque, la classe ouvrière commençait à prendre conscience de ses intérêts économique et de son indépendance. L’idée d’une révolution planait déjà dans l’air. Quelques mois avant la première édition du journal La Aurora, qui s’adressait à la classe ouvrière, ses futurs fondateurs avaient déjà soutenu la création de la fonction de lecteur dans les usines de tabac dans le but d’éclairer et d’éduquer les travailleurs.
Au début, tous les travailleurs devaient payer des cotisations et participaient à la lecture. Celui qui lisait était dispensé de régler sa part des frais communs car il n’était pas payé par l’usine à la fin d’une journée de lecture. Depuis, le rôle de lecteur a été maintenu au sein des usines cubaines. En outre, ils ne se contentent plus de lire des textes idéologiques. Ils lisent également des romans de toutes sortes. Les romans comme Montecristo ou Roméo et Juliette sont devenus des classiques à tel point que l’on ne s’étonne pas que certains des plus célèbres marques de cigares ont été baptisés du nom des protagonistes de ces œuvres littéraires.

Le lecteur d’aujourd’hui

Le métier a été progressivement professionnalisé. Après la révolution, le poste a été officiellement créé dans les usines. Désormais, les lecteurs ne participent plus à la fabrication proprement dite des cigares. On recherche désormais les lecteurs sur la base de deux critères : une voix claire et une aisance dans la lecture. Une organisation a également été spécialement créée pour discuter et décider des genres de lectures qui devraient être lues aux travailleurs.
Depuis la naissance de l’idée, l’objectif des lectures est resté le même à savoir celui d’éclairer, d’éduquer et de donner aux travailleurs de la dignité tout en renforçant leur idéologie et encourager leur motivation au travail.
En 2012, Cuba inscrit le métier de « el lector » au patrimoine culturel national.

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